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Voici une liste non-exhaustive (un livre de 1000 pages ne suffirait pas, un philosophe pas très connu qui s'appelle Karl Marx a fait pleins de bouquins dessus) de pourquoi le travail ça craint. Il s'agit de ma liste personnelle, rien ne vous empêche de faire la vôtre et de la partager, je vous y encourage d'ailleurs. Cette liste présente selon moi les essentiels de pourquoi, si vous avez l'occasion de ne pas travailler, faites-le (enfin ne le faites pas...). Ce sont aussi des choses qui nous paraissent actuellement comme tellement évidentes qu'on a fini par l'accepter. Le lire vous donnera le recul de vous dire que c'est n'est pas normal de vivre ça, du moins je l'espère. Si vous n'avez aucun de ces problèmes dans votre travail, faites-moi savoir quel est votre métier (ne répondez pas "ahou ahou ahou" svp) que je me lance dans ma nouvelle vocation.

N'ayant pas connu beaucoup de travaux et enchaîné les longues périodes de chômage, on pourrait me répliquer que je ne connais pas assez le travail pour en parler. Je tiens à préciser à cela que j'ai vécu le peu de travail que j'ai fait comme de véritables cauchemars, la suite logique de l'école (je ferai une liste sur l'école plus tard, paske l'école aussi, c'est nul). Aussi qu'il ne s'agit pas que d'anecdotes personnelles mais bien d'un florilège de ce que tout le monde m'a dit et de statistiques, pour appuyer mes dires plus que pour donner une prétention scientifique à cette liste à but de défouloir. Les anecdotes sont choisies parmi les plus révélatrices d'un univers à part (on parle du "monde du travail") méprisable et pourri.

Bonne lecture, et j'espère lire votre liste !

Raison première : On s'ennnnnnnuuuuuiiiiiieee !

Je sais pas vous, mais je ne me suis JAMAIS, au grand jamais, amusée au travail, alors pour ce qui et de l'épanouissement... J'ai été : employée de bureau, réceptionniste dans un hôtel, cantonnière dans une banlieue de province, factrice dans des banlieues bourgeoises, volontaire en service civique pour une association écolo... Dans le meilleur des cas, javais largement le temps de sortir un livre sans me faire choper pour passer le temps. Autrement, c'était toujours l'inverse, des activités répétitives et surchargées de tâches à réaliser. Je n'ai jamais entendu quelqu'un·e se réjouir d'aller travailler, c'est toujours "ho non je remets ça demain". Les personnes à moins de 10 ans de la retraite n'hésite pas à dire qu'elle n'en peuvent plus, qu'elle aimeraient pouvoir arrêter sans plus attendre. D'ailleurs, le temps est perçu de manière assez flippante par les gens qui ne sont pas au chômage. Comme une peine de prison, il nous reste "5 ans faire", "et toi, il t'en reste combien à tirer?". Ce genre de langage est très courant dans le monde du travail. Vraiment, si vous voulez vous amusez dans la vie, ne travaillez jamais.

Raison #2 : C'est fatigant

Une fois rentrée du travail, je n'ai plus que la force de me faire à manger (et encore rien de bien élaboré) et regarder des VOD de MisterMV ou d'autres trucs un peu débiles qui me font penser à autre chose. Mes muscles sont mous, mes pensées divaguent ("vague"), ma libido est à zéro (mais ça c'est pas grave quand on est #foreveralone comme moi :,| ), bref, je suis épuisée. Même les travaux où je n'avais rien (littéralement rien) à faire me ramollissaient à un point où je ne pouvais pas imaginer réaliser quoi que ce soit de créatif dans ma vie, en parallèle avec le travail. Ce qui nous amène à la raison suivante.

Raison #3 : On perd du temps

7 heures par jour, au mieux (c'est-à-dire sans les heures sup' non-voulues, voire carrément non-payées, qui sont devenues la règle dans la majorités des boîtes), pour un temps plein 35H/semaine, ça veut dire, en comptant le temps de trajet, plus de temps au travail que chez soi, ou avec des ami·es, de la famille etc. N'avez-vous jamais songé à tout ce que vous feriez si vous aviez tout ce temps libre ? J'ai entendu plein de gens répliquer qu'ils et elles s'ennuieraient, mais c'est triste, ça veut dire que tout ce monde n'a aucune passion, aucun passe-temps, aucun loisir, aucune affection... Quel genre de vie est-ce cela ? Je ne puis y croire, à mon avis c'est parce qu'on est conditionné·e à ne voir la vie qu'à travers le travail. En vrai, on ne pourrait pas choisir tellement on aurait de manières de profiter de la vie si on avait tous et toutes notre temps libéré du travail. Ajoutez à cela le fait que ça dure près d'une cinquantaine d'année de votre vie ! C'est plus long à ce stade, c'est une boucle temporelle, d'autant que, comme le point suivant le précise, on ne peut pas rester en bonne santé bien longtemps en travaillant.

Raison #4 : C'est mauvais pour la santé

Je ne compte plus les courbatures, les maux de dos, les ongles cassés (je les ai long, du moins quand je travaille pas du coup...), les chevilles éraflées, les cicatrices aux doigts etc... Et il n'y a pas que moi, la pas-douée qui se scroutche en vélo (plus de 50 kilos de "courrier", majoritairement de la pub, plus le poids du vélo en lui-même, c'est un peu galère au début, et même à la fin), les statistiques officielles le disent clairement. Par exemple, pour l'année 2012 : « 56 000 maladies professionnelles ont été reconnues par les régimes général et agricole de la sécurité sociale. 4 maladies sur 5 sont des troubles musculo-squelettiques (TMS) ».

Ma mère a le dos en compote à force de soulever des gens (elle est infirmière en EHPAD, le manque de personnel la force à aider les aides-soignantes aux tâches d'hygiène). Mais mentalement, c'est tout autant dangereux. La dépression est une maladie qui ne cesse de gagner du terrain au travail et, de l'avis de la majorité d'entre nous, le lieu de travail est un lieu favorable à la souffrance mentale : « Le travail, c’est la santé ? Pas toujours… Selon un sondage Odoxa publié en juin, plus de la moitié des Français estime que le travail est une cause majeure de dépression ». Certes l'opinion populaire n'a pas valeur de théorie scientifique, mais le fait que tant de monde pense ainsi est déjà indéniablement révélateur d'un certain mal-être.

D'autres personnes de ma famille souffrent de cette maladie et mettent clairement en cause leur travail abominable. Lorsqu'elles m'en parlent, c'est au bord des larmes, avec la hâte d'une personne souffrante que la douleur s'arrête et qu'une horreur absurde disparaisse de leur vie.

Et n'oublions pas les accidents du travail, qui sont très nombreux, au jour où j'écris ces lignes (3 septembre 2020), à La Poste de mon secteur, un collègue est tombé en staby (ce gros scooter crée par La Poste pour nous faire trimer plus et plus loin). Il s'en est sorti avec une entorse et une grosse frayeur. Le dernier accident datait de fin février, donc un tous les six mois, vous pourriez dire que ça passe, surtout pour une petite entorse. Seulement, il n'y a pas que La Poste de mon secteur qui travaille, il y a des millions de gens qui sont en danger tous les jours, rien qu'en France. Ce qui amène à une raison bien pire.

Le travail c'est la santé... ne rien faire c'est la conserver

Henri Salvador

Raison #5 : Le travail tue

C'est dans les paroles d'une chanson révolutionnaire des années 60 et c'est si vrai.

Le compte twitter "Accident du travail : silence des ouvriers meurent", recense les accidents du travail qui ont lieu tous les jours en France, et c'est pas joli-joli... (Je vous encourage à aller voir pour vous rendre compte de l'ampleur des dégâts).

L'INSEE indique que : « En 2016, 660 300 accidents du travail (AT) avec arrêt ont été reconnus par le régime général et le régime agricole de la Sécurité sociale, soit en moyenne 21 par million d’heures de travail. Parmi ces AT, 39 000 (soit 5,9 %) ont occasionné une incapacité permanente partielle et 577 ont été mortels ». Ce n'est plus un facteur qui abîme ses muscles tous les 6 mois, c'est des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent handicapées à vie, et des centaines qui meurent, à cause du travail. Et ce n'est que les accidents comptabilisés sur le lieu de travail, il manque les accidents sur le trajet pour aller ou revenir du travail et les suicides lui étant au moins en partie lié. Un peu de légèreté, on passe à une autre raison.

Raison #7 : Les collègues et les rencontres manquées

On m'a déjà répliqué que sans le travail, on ne rencontrerait personne. De toute ma vie, je n'ai pas travaillé plus d'une année en cumulant les CDD et pourtant je connais au moins 2 fois plus de personnes que mes ami·es me faisant ce genre de remarque. La plupart de nos rencontres se font en dehors de notre travail, dans des clubs de sport, d'art, par la famille, les ami·es, les camarades politiques etc, qui nous présentent leurs connaissances etc. De plus, les personnes que l'on rencontre au travail, si j'ai eu de la chance d'avoir la plupart du temps des gens relativement bien (et encore, en se bouchant le nez sur l'homophobie présente dans absolument tous les jobs que j'ai fait), ce n'est pas le cas de tout le monde à qui je parle de leur travail. Nombreuses et nombreux sont les personnes à qui j'ai parlé qui se plaignent de leurs collègues fermé·es d'esprit vis-à-vis de la nouveauté, qui n'accepte pas la critique, de mauvaise foi, en qui on ne peut pas faire confiance, qui sont lourd·es avec leurs blagues de cul (je connais trop ce dernier spécimen) etc. Bref, les rencontres au travail, si elles peuvent exceptionnellement déboucher sur une amitié, ne sont pas propices à des rencontres intéressantes.

Perdre son temps au travail, c'est manquer la possibilité de rencontrer des personnes qui nous intéressent, qui nous donneraient la possibilité de nous épanouir. D'autant plus si l'on se rend compte que les gens qu'on trouve intéressants et que l'on a connu au travail, et bah on ne les voit que lors de nos heures de boulot, et c'est pour échanger sur les tâches à effectuer, c'est pas dit qu'en soirée vous sauriez quoi vous dire d'autre que "je fais quoi quand tel dossier présente telle anomalie?".

Mais assez parlé des collègues et parlons du pire problème.

Raison #8 : Les patrons

Leur fonction est une insulte à notre existence à tous et à toutes. Accepter qu'il y ait 1 "supérieur·e", c'est accepter d'être tous et toutes ses "inférieur·es". Le travail crée automatiquement ce lien de subordination. Évidemment, on pourra me ressortir les exemples d'entreprises "autogérées", mais ces expériences, bien qu'intéressantes, nous montrent que tant que le travail et le capitalisme existent, le but d'une entreprise sera de faire du profit. Donc un lien de subordination au profit se créera toujours, même dans une petite coopérative locale/bio gérée par des anarcho-syndicalistes convaincu·es, tant que l'on ne pourra pas dire "merde" et rester au lit faire la grasse mat' quand on en a envie. De plus, ces cas sont exceptionnels, dans toutes les entreprises du monde il y a des chefs. Et même l’hypothétique "gentil·le patron·e" (je sais pas vous, mais moi je l'attends toujours) de PME "pressuré·e" par les "charges" (bien qu'iel gagnera toujours au moins plus de 4 fois plus que toi, troufion de base que tu es) reste au-dessus de vous. C'est institutionnel, vous ne pourriez rien y faire, même s'il vous demande de le tutoyer, il a un pouvoir immense sur vous (du moment que vous n'êtes pas majoritaire à être syndicalistes convaincu·es, et encore). Même s'il vous augmente votre salaire, il se fera toujours une marge très confortable sur votre production. Même s'il prétend être dans le même bateau que vous, il vous tient par les coudes et ne sera pas parmi les plus gêné·es par une "plan de restructuration", loin de là... Il aura beau vous assurez que le respect mutuel est père de bon travail d'équipe, il pourra toujours vous traiter comme de la merde quand il aura besoin de se défouler sur quelqu'un·e d'insignifiant·e, vous humilier. Il pourra essayer de vous faire croire qu'il est de votre côté, il pourra toujours vous forcer à faire des heures sup', à vous faire faire ce qui n'était pas prévu dans le contrat, vous humilier vous harceler etc, il est plus puissant que vous, c'est un fait, sinon ce ne serait pas un chef, ça fonction n'aurait aucun sens. Ne vous leurrez pas sur ses tentatives pour rendre flou sa fonction, vous êtes plus malin·e que ça. Il en est de même pour les "chef d'équipes", qui ne participent pas aux tâches des équipes en question. Ces gens, parfois anciennement dans les équipes mêmes qu'ils dirigent actuellement, sont devenues déconnectés des réalités du "terrain" et donnent des consignent absurdes et contradictoires. Leur rôle va être constamment de justifier les ordres venant "d'en haut", tels des inquisiteurs s'assurant que la parole Du Très Haut est respectée. Parfois, ces personnes, on naïvement cru pouvoir changer les choses de l'intérieur et son devenus sans s'en rendre compte des marionnettes de la hiérarchie. D'autres ont accepté cette évolution par opportunisme, sachant très bien les points négatifs qu'elle implique.

Si on ne voit pas souvent les grand patrons, et qu'on ne peut donc pas trop subir leurs remontrances, ou leur simple présence, les chef d'équipe les plus proches du terrain et ayant l'air les plus sympathiques sont parfois capable d'être les pires peaux de vache (pas très végan).

Raison #9 : Les client·es

Le client est roi, dit l'expression.

Et bien, oui, le travail instaure une servilité face aux personnes bénéficiant du service proposé par le travail. Je ne compte plus les incivilités humiliantes que j'ai subi, dans tous les travaux que j'ai fait. Les gens qui pensent que tout leur est dû parce qu'on est censé être à leur service, qui te demandent des choses qui dépassent le cadre de ton travail, parois qui dépassent la légalité.

A La poste, on m'engueule presque tous les jours parce que je ne distribue pas assez de courrier... comme si une pauvre factrice remplaçante envoyée au casse-pipe seule sur une tournée qu'elle connaît à peine y pouvait quelque chose que du courrier soit adressé ou non à des connards de bourgeois (c'est une écrasante majorité d'hommes, et de riches, qui me parlent (très) mal). Ces comportements, pourtant minoritaires, sont révélateurs du problème de la déresponsabilisation qu'effectue le travail, on peut facilement se dire : "Puisque c'est à des gens précis de gérer tel truc et pas à moi, je peux leur mettre tout et n'importe quoi sur le dos, c'est pas mon problème". Les travailleureuses deviennent des larbin·es, des sbires. C'est comme ça qu'on reçoit les remarques les plus insultantes, insinuant que l'on est fénéant·e. C'est pour cela que l'on entend les réac' dire que tel corps de métier est fainéant, particulièrement lorsqu'il fait grève. Si ces réacs savaient, en devant y participer, le travail qu'on a à La Poste, à l'hôpital, sur les chemins de fer, dans l'entretien municipal, à l'école etc, iels ne se permettraient pas une seule seconde de penser ce genre de remarque; au contraire, on ferait tout pour défendre nos achèvements : "tu peux pas dire ça, l'autre jour avec les ami·es on a désherbé tout le quartier en moins d'une demie journée !", "Ho c'est bon, j'ai déjà distribué le courrier dans ce coin, c'est très difficile, je comprends qu'iel ai du mal pour un début" etc.

Raison #10 : L'argent.

Regardons la vérité en face, on fait tout ça pour le salaire. Osez me dire que si vous n'aviez pas besoin de salaire pour vivre décemment et de manière épanouie, vous feriez exactement la même chose de votre vie (plutôt que de... vivre décemment et de manière épanouie). Je connais des gens qui parfois déclarent aimer tellement leur métier que ça ne leur dérange pas de travailler ponctuellement bénévolement, pour une association par exemple. C'est bien heureux pour ces gens. Mais ces actes de volontariat restent rares comparés aux horaires qu'iels doivent fournir pour obtenir leur statut d'intermittent·e leur permettant de vivre. De même, feraient-iels toujours toutes ces heures sans la nécessité d'être payé ? J'en doute honnêtement, pas que je trouve ça mal, au contraire.

De même, certaines personnes, bien que détestant leur travail, n'hésitent pas à faire plein d'heures supplémentaires pour amasser des sous, ou parce qu'elles s'ennuient chez elles. Mais s'il n'y avait pas besoin de ces sous pour réaliser leurs projets, s'infligeraient-elles ces souffrances ? J'en doute aussi. S'il y avait autre chose dans leur vie que le travail, que feraient-elles ? Si ces personnes s'ennuie tant sans le travail, c'est que la société capitaliste ne leur offre pas la possibilité de trouver comment s'épanouir, ne leur laisse pas le temps d'avoir des désirs à assouvir.

Un ami m'a déjà dit que l'argent achetait la liberté. C'est vrai. Seulement, ça omet que la liberté qu'on achète, a été volée par le capitalisme. C'est l'argent lui-même qui nous vole notre liberté et le travail qui nous autorise a en racheter. C'est pratique comme système économique pour forcer les gens à produire des trucs inutiles mais remplir des poches. Le capitalisme nous extorque le droit de vivre sous un toit et de manger à notre faim. Il nous utilise bon gré mal gré pour arriver sur la fin (quoi ? C'est pas comme ça qu'on dit ?).

L'argent, c'est comme le pouvoir, plus on en a et plus on en veut.

Mais le travail, on n'en veut pas.

C'est comme ça que le capitalisme justifie à la fois le travail et l'argent. C'est une dialectique : pour exister, l'argent et le travail ont mutuellement besoin l'un de l'autre.

Alors, plutôt que "partage du temps de travail", droit à la paresse pour tout le monde !

Plutôt que "partage des richesses", tout gratuit !

J sais que ça paraît utopique, mais si on ne pense pas un monde sans argent et sans travail, on ne pourra jamais concevoir une société non-capitaliste. Alors, à vous de jouer maintenant !

Bon courage ;)

Kate

Tag(s) : #anti-travail
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